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RENOUVELLEMENT DU PERSONNEL POLITIQUE AU BURKINA :  A quand le passage de témoin à la jeune génération ?

Le deuxième Café politique de ARGA Burkina s’est tenu le 27 octobre 2023, à Ouagadougou, sous le thème : « Renouvellement de la pensée, de l’action et de l’élite politiques : enjeux et propositions de mécanismes pour un nouveau leadership de qualité ». Ce cadre de dialogue multi-acteurs, organisé en partenariat avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), a connu la participation de plusieurs acteurs issus de couches socioprofessionnelles différentes. Trois experts ont animé les échanges : Dr Abdoulaye Barro, philosophe et enseignant-chercheur, Dr Hyacinthe Ouédraogo, spécialiste de l’histoire des civilisations africaines, et Ollo Mathias Kambou, doctorant et membre fondateur du Balai citoyen. Les échanges ont mis en lumière des facteurs de blocage du renouvellement de l’élite politique au Burkina Faso.

Le débat public actuel ne cesse d’indexer la responsabilité des élites politiques dans la situation du pays. Ces dernières sont taxées d’être responsables de tous les maux qui minent le Burkina Faso. Dans cette logique, certains jeunes applaudissent des putschs et rejettent toute idée de démocratie et d’Etat de droit. Il n’est pas rare de voir également certaines personnes être qualifiées de « vieux logiciels », « d’apatrides », de « patriotes » dans le débat public par la frange jeune de la population. Cette orientation du débat public n’est pas anodine. Pour Boureima Ouédraogo, Médiateur national de ARGA Burkina, ce sont des signes qui interpellent et en même temps appellent à engager urgemment le débat de refondation de la pensée politique, d’où la tenue de ce cadre d’échanges et de propositions. Il ressort des échanges avec des panélistes que le renouvellement de classe politique tarde à prendre forme depuis l’insurrection populaire au Burkina Faso. L’espoir de voir une nouvelle génération d’hommes politiques, après l’insurrection populaire, a été déçu. Neuf années après l’insurrection, aucun signe sérieux allant dans le sens du renouvellement du personnel politique. Selon le panéliste Dr Hyacinthe Ouédraogo, le Burkina Faso a connu trois générations d’hommes politiques. La première génération politique allant de 1947 à 1957 a, dit-il, passé le témoin à la deuxième génération de 1957 à 1980. Celle-ci a donné lieu à une troisième génération politique, celle des années 1980 à 2014. Dans la première séquence de cette génération d’hommes politiques, la problématique du renouvellement a donné lieu à des solutions plus radicales. Selon le panéliste, le philosophe Dr Abdoulaye Barro, le conflit de génération a été résorbé sous le Conseil national de la révolution du 4 août 1983. Ce régime a procédé au renouvellement radical de la classe politique de l’époque. Un renouvellement qui n’a pas épargné l’armée. Aux dires du panéliste, ce besoin de renouvellement s’est traduit dans l’armée par la mise à la retraite anticipée. Avec l’avènement de la Rectification du 15 octobre 1987, a-t-il relevé, les anciens révolutionnaires reconvertis en démocrates et en libéraux, notamment, la génération de Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, etc. ont régné sans partage sur la scène politique jusqu’à l’avènement des deux MPSR. Malgré les régimes qui se sont succédé, cette génération n’a jusque-là pas laissé éclore une nouvelle classe politique. Prenant l’exemple du régime MPP, le philosophe a fait remarquer que ce régime a « circonscrit les jeunes dans l’attentisme », au motif que leur temps n’est pas encore arrivé. A en croire ses analyses, « certains acteurs ont tout fait pour contenir le fleuve du renouvellement en veillant à ce qu’il ne sorte jamais de son lit ». C’est ce qui l’a d’ailleurs amené à qualifier cette posture « d’injustice historique » vis-à-vis de la jeunesse. Cette situation s’explique, selon lui, par le fait que cette génération aux affaires depuis 1980 ne croyait pas en la démocratie à laquelle elle s’est reconvertie malgré elle. D’autres facteurs handicapant le renouvellement ont été également relevés par Dr Abdoulaye Barro. Le développement de la pensée totalitaire au sein de la jeunesse, la prise de positions politiques des jeunes fortement influencés, la tendance actuelle de rejet de l‘Etat de droit et la démocratie. A cela s’ajoutent le fait que les activités politiques soient perçues comme trop contraignantes pour les jeunes, notamment, les filles et les femmes, et le manque de formation du militant. Pour lui, le poids de l’argent dans la politique constitue le plus grand danger pour le renouvellement du personnel politique. Par certains points concernant l’historique de l’engagement des jeunes au Burkina et le type d’engagement pour le renouvellement de l’élite, des actions politiques ont animé les échanges sous la houlette du panéliste Ollo Mathias Kambou, doctorant et membre fondateur du Balai citoyen.

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