Il n'est pas un seul segment de la société burkinabè aujourd'hui qui ne se plaigne du fait de l'incapacité des actuels dirigeants à proposer des solutions idoines et pérennes aux préoccupations fondamentales ainsi qu'aux multiples problèmes qui assaillent au quotidien nos populations des villes et campagnes ». C'est ainsi que les seize organisations de la société civile initiatrices de la marche-meeting ont annoncé les couleurs. Les marcheurs, partis de la place de la Révolution, ont rallié les ruines de l'ancienne Assemblée nationale pour réclamer justice et rendre hommage aux victimes. Après les slogans, « François Compaoré en prison, Blaise Compaoré en prison, Djibrill Bassolé en prison, Gilbert Diendéré en prison, les chefs militaires complices du coup d'Etat du 16 septembre 2015 en prison », le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré, dans son discours, a condamné le jeu du pouvoir incapable de rendre justice. « Il y a de cela 3 ans et 4 jours, le 31 octobre 2014, ici même, en ces lieux hautement symboliques et chargés d'émotion, le peuple a franchi une étape importante dans sa marche irréversible pour son émancipation politique, économique et sociale ».
Malheureusement, les autorités judiciaires et politiques burkinabè « jouent à saute- mouton sur la vérité et la justice pour les martyrs, incapables de dire qui a ordonné de tirer et qui a tiré sur les dignes filles et fils ». Quant au représentant des blessés, Issouf Nacanabo, il a crié sa colère et celle de ses camarades qui vivent dorénavant avec des inca pacités physiques sans un égard particulier du pouvoir. Les blessés exigent que toute la lumière soit faite sur les évènements et que justice leur soit rendue.
Au regard de tout cela, les organisateurs de la marche ont pris l'engagement de se battre pour la satisfaction d'une plate-forme de revendication minimale. Il s'agit de la vérité et de la justice pour les martyrs de l'insurrection, la prise en charge effective et totale des blessés, la vérité et la justice sur tous les dossiers de crimes de sang impunis, l'identification et la saisie des biens et fonds détournés par les dignitaires du régime de Blaise Compaoré, en fuite ou sur le territoire national et de les recouvrer, l'ouverture de
procédures judiciaires sur tous les cas de crimes économiques ou de malversations révélés, etc.
Le Secrétaire général de la CGT-B, par ailleurs porte- parole de l'Unité d'action syndicale (UAS) à la marche, Basolma Bazié, s'est également indigné que les dossiers depuis trois ans restent encore sans jugement et que le monde syndical mettra tout en œuvre pour que justice soit rendue et « ce n'est pas négociable ». Il a également saisi l'occasion pour fustiger l'actuel code du travail et rappeler au gouvernement que les tergiversations sur le nouveau texte sur les libertés syndicales seront combattus parce qu'il présente des dispositions liberticides